dimanche 7 avril 2024

Monsieur le président Macron, en avril 1994, c’était aux 2539 soldats de l’ONU commandés par général canadien Roméo Dallaire de s’opposer au génocide…Non aux forces françaises qui avaient quitté le Rwanda depuis le mois d’octobre 1993…


La seule question qui se pose est en effet celle de la responsabilité de l’ONU. Pourquoi le général Roméo Dallaire qui avait tous les moyens de le faire, ne fit-il rien de sérieux pour empêcher le génocide ?

Devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), loin du héros médiatique, « capitaine courageux » face à l’indicible génocidaire, c’est tout au contraire le portrait d’un homme désemparé qui est ressorti des longues audiences. Ses fautes de commandement, ses atermoiements, ses hésitations, son absence de décision sur le terrain ainsi que ses initiatives politiques aberrantes, et parfois même incohérentes, prises en violation de la chaîne de commandement de l’ONU, font que nous sommes désormais devant l’alternative suivante :
- Soit le général Dallaire commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda fut dépassé par les évènements.
- Soit, comme l’a écrit son supérieur, M. Booh-Booh[1], il avait reçu pour ordre de faire gagner le général Kagamé et le FPR[2].
 
En application des accords de paix d’Arusha, l’ONU devait en effet garantir la Transition démocratique. La Résolution 872 (1993) du Conseil de Sécurité du 5 octobre 1993 porta ainsi création de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR).
Le chef de cette mission était M. Jacques Roger Booh-Booh, nommé Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Rwanda. Il avait sous ses ordres le général canadien Roméo Dallaire qui était le chef militaire de la mission. Or, ce dernier était un officier qui n’avait aucune expérience du commandement opérationnel. De plus, il ne connaissait rien de l’Afrique.
 
Après l’attentat du 6 avril 1994, le général Dallaire ne fit rien pour s’opposer à la reprise des hostilités par les forces du général Kagame.
Alors qu’il se devait de sécuriser au moyen de ses 2539 hommes et de ses blindés, l’axe menant du centre-ville de Kigali à l’aéroport, au lieu de montrer sa force, il la replia tout au contraire dès la nuit du 6 au 7 avril, en commençant par abandonner cet axe vital pourtant sous sa garde et que le FPR coupa…
Plus largement, dès la reprise des hostilités, le général Dallaire aurait dû imposer un couvre-feu et déclarer qu’il ferait tirer sur quiconque le violerait. Le général Kagamé aurait alors hésité à lancer son offensive. Avec la compagnie para-commando belge, il disposait d’une excellente unité qui pouvait sans problèmes majeurs remplir une telle mission. Il lui aurait également fallu, avec ses blindés, occuper en ville les points stratégiques dont la tenue aurait freiné l’extension des massacres et des débordements, ce qu’il n’a pas davantage fait.
 
Le 7 avril, quand le FPR eut unilatéralement rouvert les hostilités, le général Dallaire ne condamna pas cette violation gravissime des accords d’Arusha. Encore plus insolite, au lieu d’agir sur la partie qui avait déclenché la reprise de la guerre, il somma au contraire les forces gouvernementales de rester dans le cadre des Accords d’Arusha, leur interdisant de fait de simplement se défendre.
 
Les manquements du général Dallaire qui présida au plus grand échec militaire de l’ONU depuis sa création sont à ce point nombreux qu’il est licite de demander si une telle incompétence est concevable chez un officier général, ou si l’explication de tels errements ne se trouve pas dans l’hypothèse de M. Booh-Booh, à savoir la « connivence » avec le général Kagamé.
 
Ce général canadien aurait-il donc été nommé à la tête de la MINUAR afin de permettre la réalisation du plan américain visant à évincer la France du Rwanda puis du Zaïre, et pouvoir faire main basse sur les richesses du Kivu ? 
 
Page 123 de son livre qui a pour sous-titre éloquent « Révélations sur les dérives d’un général de l’ONU au Rwanda », J.R. Booh-Booh qui était donc le supérieur hiérarchique de Roméo Dallaire écrit ainsi sans détours que :
 
« Dallaire n’était pas neutre : il était plutôt de connivence avec le FPR. Voilà la clé qui permet de comprendre cette situation ».
 
Tant que François Mitterrand eut la capacité de gouverner, ce plan anglo-saxon fut mis en échec. Mais, après les élections législatives de 1993, et la « cohabitation » qui s’en suivit, le suivisme atlantiste des dirigeants français fit que tout fut bouleversé.
Ces évènements provoquèrent même une totale redistribution des cartes en Afrique centrale au profit du Rwanda, principal allié de Washington qui reçut un blanc-seing pour mettre l’est de la RDC (l’ex-Zaïre), à savoir le Kivu, en coupe réglée.
 
Monsieur le président Macron étiez-vous informé de cela, avant de faire porter la responsabilité des évènements sur votre propre pays et sur son armée… ?

[1] Booh-Booh, P-R., (2005) Le patron de Dallaire parle. Révélations sur les dérives d’un général de l’ONU au Rwanda. Paris.
[2] Pour tous les détails concernant l’attitude et les responsabilités du général Dallaire, on se reportera au chapitre VIII de mon livre « Rwanda, un génocide en questions »

mardi 2 avril 2024

L'Afrique Réelle N°172 - Avril 2024

Sommaire

Actualité :
- Algérie : quel avenir pour les exportations de gaz naturel ?
- Le Rwanda et la RDC

Dossier :
Génocide du Rwanda 30 ans plus tard

- Les faits, rien que les faits…
- Assassinat du président Habyarimana : l’enquête interdite
- Un non-lieu qui pose bien des questions…
- Ces Tutsi qui accusent le FPR d’avoir assassiné le président Habyarimana


Editorial de Bernard Lugan :

Génocide du Rwanda : 30 ans plus tard

Il y a trente ans le 6 avril 1994, était assassiné le président hutu Juvénal Habyarimana, attentat qui, selon le TPIR (Tribunal pénal international du Rwanda) fut le déclencheur du « génocide du Rwanda » ou « génocide des Tutsi du Rwanda ».

Depuis, les médias répètent l’histoire officielle écrite par le régime de Kigali, à savoir que ce génocide fut « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu. 

Or, ce postulat a volé en éclats devant le TPIR. 
Ce tribunal créé par le Conseil de sécurité de l’ONU et qui siégea à Arusha, en Tanzanie, de 1995 à 2016, a en effet, et dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », que ce soit en première instance ou en appel, clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre. 

Si ce génocide n’était pas programmé, c’est donc qu’il fut provoqué... Aujourd'hui nous savons que ce qui le déclencha ce fut l’assassinat du président Habyarimana. 

Or, spécialement créé pour juger les responsables du génocide, le TPIR fut interdit par les Etats-Unis et par la Grande-Bretagne de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause !!! 
Ce faisant, Washington et Londres protégèrent donc de facto ceux qui assassinèrent le président Habyarimana. 

Quant à la justice française, la seule ayant véritablement enquêté sur cet attentat, après 21 ans d’enquête, paralysée par d’incessantes interventions et manœuvres politico-médiatiques, elle a finalement renoncé à en identifier les auteurs. Certains prétendent que cela aurait pu être sur ordre du pouvoir politique français...

De fait, la France courtise  le régime de Kigali qui n’a pourtant jamais cessé de la vilipender et qui a effacé le français au profit de l’anglais. 

Cela n’a pas empêché le président Macron de faire nommer à la tête de l’Organisation de la Francophonie, une des plus proches du président Kagamé… 

A telle enseigne que, de reniement en reniement et de lâcheté en lâcheté, en Afrique, la France est quasiment considérée comme l’alliée du Rwanda… Ce qui n’est pas pour rien dans le mépris dont elle est aujourd’hui l’objet sur le continent…

Pour un bilan de la question on se reportera à mon livre : Rwanda : un génocide en questions et à mes expertises devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda).

jeudi 28 mars 2024

Culpabilisation et ethno-masochisme suite : jeudi 28 mars 2024, dans la totale ignorance du dossier, les députés ont voté la condamnation du « massacre » du 17 octobre 1961.

Un véritable scandale s’est produit jeudi 28 mars à l’Assemblée où, par 67  voix contre  11,  seuls 78 députés sur 577 étaient présents, les  510 autres étant probablement dans d’« agréables ailleurs » - mais où étaient donc les 88 députés RN et les 57 députés LR ?-, fut approuvée une proposition de résolution qui «condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l'autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961»  au cours de laquelle le Figaro ose écrire qu’entre une trentaine et plus de 200 manifestants « pacifiques » seraient morts, selon les «  historiens ».

Le texte porté par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech
«souhaite» en outre «l'inscription d'une journée de commémoration de ce massacre» à «l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles».

Or il s’agit là d’un scandale mémoriel car les députés ont allégrement violé la vérité historique. En effet:

1) Le seul mort « algérien » durant cette manifestation, fut un Français nommé
Guy Chevallier, tué vers 21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ?

2) Les députés ne savent même pas que sous le gouvernement Jospin, une commission d’enquête officielle a fait litière de ces accusations.

3) L’histoire de cette manifestation et de sa « répression » est parfaitement connue, sauf semble t-il des députés, et je renvoie au chapitre  IX  « Le 17 octobre 1961 à Paris : un massacre imaginaire ? » de mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.

Retour aux faits, rien qu’aux faits.

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lundi 4 mars 2024

Tchad : menaces sur le clan Deby

Le 28 février, dernier, à N’Djamena, Yaya Dillo, opposant à l’actuel Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils d’Idriss Déby Itno, a été tué dans des circonstances plus que confuses par les forces de sécurité tchadiennes. Cette mort venant après l’attaque lancée contre le siège des services de renseignement illustre les grandes fragilités d’un pays abritant la chiche arrière-garde de ce qui fut la vaste présence militaire française au Sahel. Un pays pouvant, du jour au lendemain, renouer avec les sanglantes guerres civiles qui marquèrent tragiquement son histoire depuis l’indépendance.

Jamais avare d’une simplification et d’une analyse artificielle, la presse a présenté la mort de Yaya Dillo, président du Parti socialiste sans frontières (PSF), un parti d’opposition, comme s’inscrivant dans la compétition ouverte au sein des élites dirigeantes tchadiennes en vue des prochaines élections présidentielles du mois de  mai 2024. Une mort qui devrait donc être vue comme l’élimination d’un opposant politique de premier plan au général Mahamat Idriss Déby Itno.

Certes, mais ce n’est pas d’abord de cela qu’il s’agit. La réalité est en effet beaucoup plus grave car nous assistons d’abord à l’éclatement de l’alliance ethno-clanique jadis constituée par Idriss Déby Itno. Des évènements qui s’inscrivent très exactement dans ce que j’avais annoncé le 22 avril 2021, après la mort du président Idriss Déby Itno dans un communiqué intitulé « Tchad : les clés de compréhension passent par la reconnaissance des fondamentaux ethno-claniques, non par les incantations démocratiques ». (A ce sujet, voir mon livre : « Histoire du Sahel des origines à nos jours »).


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vendredi 1 mars 2024

L'Afrique Réelle n°171 - Mars 2024

Sommaire

Dossier Libye : Point de situation
- La situation énergétique
- Le jeu des puissances

Dossier Mali : Le nouveau paradigme
- Le Mali entre jacobinisme sudiste et fédéralisme nordiste 
- Entre le Mali et l’Algérie, rien ne va plus… 

Histoire des Berbères
Entretien avec B. Lugan


Editorial de Bernard Lugan


Le chef de la diplomatie française, M. Stéphane Séjourné s'est entretenu lundi 26 février à Rabat, avec son homologue marocain, M. Nasser Bourita, afin de rétablir des relations normales entre la France et le Maroc. 
Des relations mises à mal par les «_ambiguïtés » élyséennes. Paris courtisait en effet Alger tout en ne voulant pas froisser Rabat. Une position intenable alors que le Maroc et l’Algérie sont à couteaux tirés au sujet du Sahara occidental. Tout rapprochement avec le Maroc passait donc par une claire déclaration française à ce sujet. Et c’est ce qu’a fait le ministre français en déclarant officiellement que « la France réitère son soutien clair et constant au plan marocain d’autonomie ».

La question va être maintenant de savoir quelles « compensations » Emmanuel Macron va accorder à une Algérie rendue furieuse par cette reconnaissance française de la marocanité du Sahara occidental… (voir à ce sujet mon livre Histoire du Maroc des origines à nos jours). 

Il n’est pas nécessaire d’être devin pour annoncer que les génuflexions auto-flagellatrices vont donc être un exercice fréquent dans les milieux officiels français. Avec en prime l’assurance que les  « facilités » de venue des Algériens en France ne seront pas vues à la baisse…

Mais cela ne calmera pas Alger qui a fait de la question du Sahara occidental  le cœur de sa politique en offrant une partie de son territoire -en réalité une terre historiquement marocaine-, à un groupe armé, le Polisario, afin de lui permettre d’y créer la RASD (République arabe sahraouie démocratique), pseudo Etat avec une pseudo justice, une pseudo armée, une pseudo diplomatie etc.

L’Algérie affirme que la question du Sahara occidental est un problème de décolonisation. Or, la décolonisation de ce territoire marocain sous colonisation espagnole a été faite en 1975 comme l’a clairement dit en 2023 M. Antonio Guterrès, Secrétaire général de l’ONU. 
Le conflit du Sahara occidental est en réalité une question artificielle qui a permis à l’Algérie d’écarter le processus de décolonisation qu’elle aurait dû mener chez elle, en 1962, en rendant au Maroc les territoires marocains directement passés de la colonisation française à la colonisation algérienne, à savoir Colomb-Béchar, Tindouf, la Saoura, le Touat, le Gourara et le Tidikelt.
La question du Sahara occidental est également pour l’Algérie, le moyen de briser son enclavement continental en tentant de s’ouvrir, via un pseudo Etat sahraoui, une fenêtre sur l’océan atlantique.
Depuis 1975, la position algérienne concernant le Sahara occidental est intangible, rejetant sans discussion la proposition marocaine de large autonomie. Un jusqu’au-boutisme qui isole de plus en plus l’Algérie. 
En effet, en 2024, la RASD, jadis reconnue par 70 Etats sur un total de 195 pays indépendants de par le monde, ne l’est plus que par moins d’une quarantaine. Plus de cent pays soutiennent le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dont 14 pays de l’UE, et 28 consulats généraux ont été ouverts à Laâyoune et à Dakhla, les deux principales villes du Sahara marocain..

jeudi 22 février 2024

La RDC et le Rwanda vont-ils se déclarer la guerre ?

La guerre fait de nouveau rage au nord Kivu, région de l’est de la RDC (République démocratique du Congo). Goma, la capitale régionale est actuellement encerclée par le M23, un mouvement rebelle tutsi, bras armé du Rwanda. Or, en décembre 2023, réélu à la tête de la RDC sur la promesse de reconquérir le Kivu, le 20 décembre, Félix Tshisekedi  a menacé de  déclarer la guerre au Rwanda.

La guerre du Kivu est la conséquence de celle dé 1990 quand, sous les ordres de Paul Kagamé, les Tutsi réfugiés en Ouganda envahirent le Rwanda alors dirigé par le Hutu Juvénal Habyarimana. Le 6 avril 1994, l’assassinat de ce dernier provoqua un atroce génocide suivi par la victoire militaire du général Kagamé (Voir à ce sujet mon livre Rwanda, un génocide en questions.

Puis, en 1996, éclata la guerre du Congo.  Décidée par les Etats-Unis et par la Grande-Bretagne afin de renverser le maréchal Mobutu allié de la France, elle fut menée par l’armée rwandaise du général Kagamé. Paris laissa faire, épisode peu glorieux qui fit perdre son prestige à la France et qui marqua  le début du recul de son influence en Afrique.

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mardi 13 février 2024

Histoire des Berbères, nouvelle édition actualisée et augmentée



Les Berbères ou Imazighen (Amazigh au singulier) constituent le fond ancien de la population de toute l’Afrique du Nord, depuis le delta du Nil à l’est, jusqu’à l’Atlantique -îles Canaries comprises-, à l’ouest, et de la Méditerranée au Sahel. Ils formaient à l’origine un seul Peuple qui fut peu à peu fragmenté par une histoire à la fois riche, complexe et mouvementée.
Les Berbères virent ainsi passer Grecs, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Vandales et Byzantins. Au VII° siècle, la conquête arabe eut pour résultat leur islamisation, mais, en Libye et au Maghreb, leur arabisation ne débuta qu’à partir du XII° siècle, avec l’arrivée des tribus arabes Beni Hilal.
Les partisans de l’arabo-islamisme affirment que les Berbères sont aujourd’hui sortis de l’histoire, leur conversion à l’Islam les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire politico-culturelle de l’arabité. D’autres vont jusqu’à nier leur existence comme le ministre algérien de l’Education nationale qui déclara en 1962 que les Berbères « sont une invention des Pères Blancs ».
Tout au contraire, selon Charles-André Julien « Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont peuplés de Berbères que l’on qualifie audacieusement d’Arabes ». Quant à Emile-Félix Gautier, il considérait qu’« Il n’y a pas d’Arabes en Afrique du Nord, mais seulement des Berbères à différents degrés d’arabisation ».
Aujourd’hui, les Berbères affirment leur identité et leur antériorité à travers le « Réveil berbère » devenu transnational. Un mouvement  sorti de la longue histoire qui connaît une certaine radicalisations, certains allant jusqu’à dire avec Mohammed Chafik : « Et si l’on décolonisait l’Afrique du Nord pour de bon ! ». 
Aujourd’hui, les berbérophones, c’est-à-dire les locuteurs du tamazight, une partie seulement des Berbères ethniques, forment entre 35 et 40% de la population du Maroc, 25% de celle de l’Algérie, environ 10% de celle de la Libye, et 1% de celle de la Tunisie et de l’Egypte.
Qui sont donc les Berbères ? Quelle est leur origine ? Comment furent-ils islamisés ? Quelle est leur longue histoire ? Comment se fait aujourd’hui la renaissance de la Berbérité ? Peut-elle être une alternative au fondamentalisme islamique ?
C’est à ces questions qu’est consacré ce livre de 239 pages qui n’a pas d’équivalent. Son approche est ethno historique et couvre une période de 10 000 ans. Il est illustré par 31 cartes en couleur et par des photographies.

Auteur notamment d’une Histoire de l’Egypte, d’une Histoire de la Libye, d’une Histoire du Maroc, d’une Histoire de l’Afrique du Nord et d’une monumentale Histoire de l’Afrique, Bernard Lugan est universitaire. Il a enseigné à l’Ecole de Guerre et à l’ESM de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il dirige la revue mensuelle par internet l’Afrique Réelle.

Editions Le Rocher ; 240 pages
Disponible dans toutes les librairies.
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jeudi 8 février 2024

La France « colonie de ses colonies »

En 1960, dans l’empire colonial -11 millions de km2-, vivaient un peu moins de 1,5 millions de Français dont les ¾ dans la seule Algérie. Aujourd’hui, en France - 600.000 km2-, vivent environ 10 millions d’originaires de l’ancien empire. La France est donc devenue la « colonie de ses colonies ». 

La principale responsable de cette situation est doublement la gauche universaliste. Colonisatrice hier, elle initia le mouvement quand droite s’y opposait. On lira à ce sujet mon livre « Colonisation l’histoire à l’endroit. Comment la France est devenue la colonie de ses colonies »

Repentante aujourd’hui, elle encourage la migration de peuplement qui va achever de dissoudre la France dans la « créolité » souhaitée par M. Mélenchon, c’est-à-dire dans ce volapuk universaliste qu’en 1867, dans un discours hallucine, Victor Hugo appelait de ses vœux : 

 « Phénomène magnifique, cordial et formidable, que cette volatilisation d’un peuple qui s’évapore en fraternité ! O France, adieu. Tu es trop grande pour n’être qu’une patrie. On se sépare de sa mère qui devient une déesse. Encore un peu de temps et tu t’épanouiras dans la transfiguration. Tu es si grande que voilà que ne vas plus être. Tu ne seras plus la France, tu seras Humanité ; tu ne seras plus nation, tu seras ubiquité. Tu es destinée à te dissoudre tout entière en rayonnement, et rien n’est auguste à cette heure comme l’effacement visible de ta frontière. Résigne-toi à ton immensité. Adieu, Peuple ! Salut, Homme ! ».


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