mardi 7 janvier 2014

L'Afrique Réelle n°49 - Janvier 2013


























SOMMAIRE

Actualité :

- Sud Soudan : Nuer contre Dinka et tous contre les Murle
- Etat des lieux des crises africaines au mois de décembre 2013

Dossier :
Nelson Mandela : le vrai portrait d’un combattant et d’un révolutionnaire

- Nelson Mandela, un acteur essentiel de la stratégie soviétique en Afrique
- Nelson Mandela, l’ANC et la guerre civile noire
- L’ANC et Nelson Mandela n’étaient pas les seuls représentants des Noirs

Editorial de Bernard Lugan :

Dans ce premier numéro de l’Afrique Réelle de l’année 2014, deux grands sujets sont abordés, le portrait du « vrai » Nelson Mandela et l’état des lieux des crises ou des conflits africains.
La sidération médiatique passée, la disparition de Nelson Mandela peut maintenant être replacée dans son contexte historique.
Ce fut Frederik De Klerk qui créa l’icône Mandela. Destinée à incarner à fois la révolution pour les Noirs et la survie pour les Blancs, une nouvelle personnalité lui fut fabriquée par une intense campagne médiatique gommant l’image du combattant pour la remplacer par celle du réconciliateur, presque du Rédempteur.
Les conflits qui ont ensanglanté l’Afrique en 2013 ne cesseront pas en 2014 car leurs causes n’ont pas été traitées.
En 2014, certains conflits risquent de connaître une contagion : celui de la RCA menace ainsi de déborder au Tchad et au Soudan en devenant une guerre ethno-religieuse, cependant que celui du Soudan du Sud contient les germes d’une guerre ethno-tribale régionale.

En 1989, avec la fin de l’URSS, l’ANC ayant perdu son principal soutien militaire, les forces de sécurité sud-africaines gagnèrent la guerre contre-insurrectionnelle. Alors que le contexte était totalement favorable à la coalition rassemblant le régime blanc et ses alliés fédéralistes noirs, le président Botha fut mis à l’écart et remplacé par Frederik De Klerk qui décida de faire de Nelson Mandela son unique interlocuteur et de lui offrir le pouvoir.

De 1990 à 1994, Nelson Mandela fut spectateur durant tout le processus de négociation qui le hissa au pouvoir et qui fut, de bout en bout, dirigé par le président De Klerk :
- Ce fut ce dernier qui le fit libérer.
- Ce fut lui qui légalisa l’ANC.
- Ce fut lui qui fit abolir l’apartheid par un vote du Parlement blanc, et non Nelson Mandela comme les perroquets de presse ne cessent de le répéter.
- Ce fut lui qui fit de l’ANC son seul interlocuteur.
- Ce fut lui qui abandonna ses alliés fédéralistes noirs, les livrant à l’ANC.
- Ce fut lui qui bloqua les tentatives de résistance des nationalistes afrikaners.

La zone sahélo-saharienne, monde contact entre la civilisation sédentaire des greniers au sud, et le monde du nomadisme au nord, constitue un authentique cas d’école. Le long de ce véritable Rift racial où, depuis la nuit des temps, sudistes et nordistes sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert et les savanes, rien n’a ainsi été fait pour corriger les effets pervers de la démocratie ethno-mathématique. Or, cette martingale politique est un facteur hautement crisogène car elle donne automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les sudistes, ce que les moins nombreux, à savoir les nordistes refusent.

D’autres conflits menacent de se réveiller, comme en RDC, cependant que, plus au nord, la Libye continuera à supporter les conséquences de la folle guerre que Nicolas Sarkozy et le « philosophe » BHL déclenchèrent contre le colonel Kadhafi. Quant à l’Algérie où l’explosion couve, tout y est suspendu à la stratégie de survie du clan au pouvoir qui cherche à faire briguer un 4e mandat à la momie d’Abdelaziz Bouteflika.

1 commentaire:

  1. Pourquoi de Klerk a-t-il fait cela? Il faut se le demander? Mais la question la plus brûlante est de savoir ce qu'il va se passer en Afrique du sud les prochains mois notamment en avril au moment des élections générales? Malela et Zuma font - ils s'affronter et déclencher une guerre civile?

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